Han l'était marrant le jeuvicotornan a écrit:Quant à cet "essoufflez rapidement", ne peut-on se poser la question de la continuité et de la cohésion textuelle peut se poser en d’autres termes, non exclusifs de l’approche par isotopie sémantique et anaphore, à partir de la répétition envisagée comme forme et comme figure ?
Je pense que tu fais erreur si tu préfères au réquisitoire ontologique de Fonz une logomachie sans plus d'intérêt qu'un dissentiment idiosyncratique. En quelques mots, j'aime mieux la syllepse que la catachrèse. J'en reviens donc au propos :
Fonz a écrit:l'action paradoxale réalisable dans la dimension intrinsèque du sens voire de son opposé
Permettez qu'en guise d'exorde je rappelle que l'aporie n'est que dubitation, elle enseigne le pyrrhonisme. Par conséquent, compasser l'action paradoxale n'est pas autolâtre, c'est en l'examinant thétiquement que nous en tirerons profit. Et puis je ne voudrais circonvenir de potentiels contradicteurs par quelque parénèse superfétatoire, et roborative de surcroît.
L'hypothèse est la suivante : que l'action paradoxale ait une perspective. Sans quoi elle est vouée à l'infécondité. Avant toute chose, adoptons une approche gnoséologique. L'éristique est à mon sens télélologique, car elle ne peut être intrinsèque (je parle de l'action, pas de sa dimension, vous l'aurez compris) et nous n'apprendrons rien non plus de ses effets. Notre procédé est donc inductif et notre prémisse, que l'action paradoxale existe.
Nous cernons un peu mieux le problème, n'est-ce pas ? Venons en donc à ce qui me chaut : la destination de l'action. Il faudrait, afin de poursuivre la sorite en toute rigueur, m'appuyer sur des données empirique, mais excusez ma désinvolture, je m'en tiendrai à une épistémologie.
Nous pourrions tout d'abord considérer que l'auteur est simplement velléitaire. C'est une thèse séduisante, car le paradoxe, du moins psychologique, est le produit d'une double contrainte suscitant un dilemme. Les injonctions paradoxales provoquent un illogisme, qu'on ne saurait résoudre sans un recadrage. C'est donc une situation triviale mais, par conséquent, insatisfaisante intellectuellement car ne proposant qu'une vision conjoncturelle du problème.
Passé ce prodrome, j'exclus également que l'auteur de l'action paradoxale ne soit motivée que par gongorisme, j'exclurais aussi, dans une analyse analogue, une démarche malthusianiste. C'est un postulat, j'en conviens, et ces herméneutiques se vérifient sans doute, mais je les trouve bien trop manifestes pour être exhaustives. A mon sens, ce ne serait qu'affirmation péremptoire. En effet, si l'on entend l'auteur de l'action paradoxale comme un être rationnel, capable de hiérarchiser ses besoins, il doit opter sciemment pour cette action paradoxale. Considérer donc que son choix est esthétique ou conservateur me paraît réducteur.
Quelle fonction pour l'action paradoxale ? Une conséquence de l'action paradoxale, qui me semble significative, est le nécessaire positionnement du récepteur. Il ne peut rester étranger à cette action, sans quoi il ne saurait évaluer ses vulnérabilités. Et l'auteur rationnel a cette connaissance. Vous l'aurez compris donc, ma thèse est que l'action paradoxale est spéculative. Elle a pour finalité de provoquer la perplexité et par effet d'amorçage donner un avantage séquentiel à l'auteur.
Et si cela ne vous convainc pas, j'invoque Boèce :
Si tacuisses, philosophus mansisses