C'était exactement le 22 Juillet... Un après-midi... de l'année sainte 2014.
Il faisait alors chaud et moite. Grim, vêtu de son coupe-vent noir de Warrior "je vous n... tous", débarqua vers 17H45 à la Défense et, l'air méfiant, commença à faire une reconnaissance des environs.
L'Esplanade... La Grande Arche... Le CNIT. Bien, bien, pas de coins d'embuscade. Une fois rassuré, il sortit son Wiko et essaya aussitôt de joindre son compère Aspic. Celui-ci lui répondit instantanément et se pointa à son tour à 18H pile, comme il l'avait promis (pas mal, le gars. Très ponctuel) !
Les deux s’aventurèrent alors à l'intérieur du Dôme Maudit (non, c'est pas Mad Max) à la recherche d'un débit de boissons, histoire de soulager le gosier. Et voilà que la conversation s'engagea sans perdre un instant sur le jeu "Challengers".
"Ah non, je ne fais pas ça, il ne tiendrait pas comme ça... Ah c'est chiant, ce type de glads... Et patati et patata..."
A peine leur langue avait commencé à se délier qu’il était déjà 19H. Une heure avait passé tel un éclair...
Amra, à la coupe grunge (façon Cobain) se pointa et inspecta prudemment les deux gusses, qui étaient en train de discuter boutique comme deux carpes dans un aquarium trop petit. Il avait dû se demander pendant un instant si les deux hurluberlus étaient bien ceux avec qui il avait RDV.
Eh oui, pas de pot, Amra ! Il n'y avait pas de blondes pulpeuses comme certaines glads de Grim. C’étaient bien ces deux gaillards-là. Mais le dialogue s'installa tout de suite entre les trois gars, qui se voyaient pourtant pour la première fois. Très vite, la conversation devint bien plus grave. Parce que les trois commençaient à évoquer des morts... Oui, des morts... que faisaient les Apeyros presque tous les jours.
Et ça discutait ferme à propos des multi-comptes... d'image-miroirs... d’Homoncules… d'aura électrique, et de leur acolyte Vico, qui allait finir par tuer tout le monde s'il continuait sa petite sarabande meurtrière...
Puis arriva Fonzie quelques minutes plus tard, avec sa grosse barbe à la Steve Jobs bien taillée... Et la discussion reprit de plus belle...
Dans le café, les gens commençaient à lancer des regards soupçonneux et se demandaient de quoi ces quatre lascars étaient bien en train de discuter. Hélas, ils ne pigeaient que dalle.... Tant pis pour eux.
Là-dessus, Grim reçut un SMS de Vico (oui, le fossoyeur de l'arène) qui dit qu'il était tout près avec sa meule. Seulement, mal lui en prit, il était arrivé par le sous-sol, le gros malin, et du coup, ne parvint plus à retrouver sa tribu...
Mais, comme vous le savez, chers lecteurs, on dit toujours qu'il valait mieux « tard » que « jamais ». Et Vico finit par débarquer (on avait failli attendre...)
A cause de son pseudo, Aspic l'imaginait bien sûr avec un énorme pétale de chips autour du cou... tandis que d'autres le verraient mieux avec une faux à la main et drapé d'une toge noire. Mais non, Messieurs-dames, Vico était un blondin à la démarche nonchalante et une barbe de quatre jours (ce jour-là il avait le regard lointain, un peu à la Walking Dead, parce qu'il n'avait pas dormi depuis 4H30 du mat'). Ah, qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour un pote, hein Vico ?
Bon, revenons aux choses sérieuses, les amis... Faut dire que trois Apeyros qui discutaient dans un petit café Monoprix, ça faisait déjà désordre. Alors, cinq... Je vous laisse à votre appréciation...
Et puis, bon, faut quand même pas déconner. Des Apeyros qui se retrouvaient pour discuter boutique, c'était pour aller grailler ensemble. Pas seulement pour un kawa, ce serait bien minable...
Alors, fidèle à son habitude, Grim proposa de la barbaque (pour lui, c'était LA priorité
)... mais aussi du sushi (avec une vague hésitation, faut le reconnaître). Fonzie eut alors l'idée lumineuse de faire visiter aux autres une sorte de galerie où tout le monde aurait le choix.
Les gars passèrent alors devant un Japonais, où personne ne prêta grande attention, au grand soulagement de Grim...
Et puis, là, sur la droite, un îlot… ou plutôt un Hippo ! Grim avait le sourire d’une oreille à l’autre et commença à influencer éhontément Vico à côté de lui, en vantant les Burgers juteux, tout en exagérant l'épaisseur de la viande. Vico se laissa convaincre facilement et, n'étant pas trop difficiles, les trois autres compères suivirent la vague.
Pendant le repas, on ré-ouvrit une nouvelle fois le chapitre "Challengers", puis de boulot que faisait chacun, puis de service militaire (qui restait mémorable pour Aspic et Grim), puis d'âge... où Grim faisait figure de croulant face à un Amra, frais comme un Kurt Cobain des beaux jours !
Dans le resto, tout le monde scruta la table des cinq Apeyros... Ceux qui contournaient la table pour sortir regardaient même les cinq Apeyros avec insistance...
"Pourquoi parlaient-ils si fort ? Et puis, de quoi parlaient-ils surtout ? Pourquoi ils parlaient de Survie, de Déstru, d’Aura, de Dégâts ? Est-ce qu'ils fomentaient un sale coup dans le quartier ?"
Au moment de l'addition, les cinq compères avaient décidé d'emmerder le serveur jusqu'au bout... Une addition à la Muriel Robin ! Eh oui, m'sieu-dames, sans ça, ce ne serait pas marrant...
Mais la chose que personne ne pouvait jamais contrôler, c'était bien le temps... Et il passait toujours trop vite dans ces moments-là.
Arriva donc le moment de se dire au revoir et les cinq amis se séparèrent. Vico repartit seul dans le sous-sol glauque de la Défense à la recherche de sa meule (en espérant qu'elle serait encore là où il l'avait garée). Aspic et Amra préféraient tenter l'aventure en retournant chez eux à pied (les fous !). Quant à Fonzie et Grim, pleins de sagesse, optèrent pour le métro, soi-disant pour mieux digérer leur repas, mais c’était surtout pour quitter ce lieu "mal famé" qu'était la Défense !
Bon, maintenant, qu’en est-il sorti de cette brève soirée tupperware ?
1. Que quatre des Apeyros sur cinq étaient des geeks jusqu'au bout des ongles (ça parlait d'Oracle, de scripts, de développement...). Un humain anormalement normal (pas geek, quoi) qui suivait la "converse" se tirerait une Bastos dans le bocal, pour sûr...
2. Qu'Aspic détestait le même type de glads que Grim, et qu’il adorait tuer... tout comme Grim.
3. Qu'Amra était un gars bien réservé et gentil, mais qui se donnait une image de grunge "destroy no future". Et surtout, qu'il regrettait de ne pas avoir arnaqué sa boîte en se payant un repas royal avec ses tickets-restaurants. Eh oui, c'est toujours après le repas qu'on se rende compte d'avoir pris le menu de m... accompagné d'une crème brûlée, pas vrai Amra ?
4. Que Fonzie devait passer un exam important incessamment sous peu, et que ce seraient des élèves qui allaient le noter... Va comprendre, Charles.
5. Que Vico avait
545 fans pour CHACUN de ses glads (eh oui, m'sieu-dames. Grim faillit même s'étrangler en gobant la "couleuvre"). Et qu'il était vraiment pénible de vouloir tuer tout le monde sans vouloir partager. Si cela continuait ainsi, les autres Apeyros se retrouveraient au chômage, et ce serait de sa faute.
6. Que Grim était un blasé (que dis-je ? Un frustré, voire martyr) de son job, et qu’il voulait s'en éloigner à tout prix et que, faute de pouvoir devenir un Warrior "moi, je n... tout", s'était finalement rabattu dans l'humanitaire (ne cherchez pas la logique, y en a pas. L'important, c'est d'aimer ce que l'on fait...)
7. Qu'un an pour monter un bon glad qui tiendrait vraiment la route, c'était bien trop long. Peu de néophytes auraient suffisamment de patience pour voir les fruits de leur labeur...
8. Que c'était vraiment saoulant de se retrouver dans un match où un coéquipier pratiquait de l'anti-jeu ou, tout simplement, ne jouait pas le jeu. Un peu comme un Italien au foot, quoi. Ce genre de glads, on n'aurait aucun scrupule pour les envoyer six pieds sous terre. Sisi...
9. Qu’un certain type de glads était vraiment de la m... (ça, tout le monde le sait d’ailleurs). Que tout le monde s'amusait avec des multi-comptes (pas vrai B-Aspic ?). Que les Apeyros n'avaient vraiment pas besoin d'alliés, sinon ça tuerait le jeu. Mais surtout, les cinq étaient d'accord sur une chose essentielle : Les Apeyros étaient et resteraient un clan soudé et généreux, où chacun aimait aider l'autre à progresser, où personne ne tapait dans la caisse grâce à la générosité des pourvoyeurs.... Et que Lulu la Luciole était un fou des statistiques, voilà !
10. Que les cinq Apeyros, bien qu'ils ne se soient jamais rencontrés auparavant, étaient devenus amis dès la première rencontre. Et ce serait encore le cas lorsque les autres Apeyros (ou non-Apeyros) se joindraient à la prochaine fête... qui aura lieu bientôt, d'ailleurs.
Des moments comme ça, cela ne s'oublie pas. Croyez-moi.
Merci d'avoir lu le récit de votre humble narrateur.